L'UE impose des sanctions à la Hongrie et donne ainsi un signal à la communauté queer

La Hongrie et son chef politique Viktor Orbán sont désormais menacés par la réduction des aides financières de l'UE. La raison invoquée est la politique anti-gay menée par le président réélu dans son pays.

Ces derniers temps, la Hongrie a fait la une des journaux de manière négative. L'UE a régulièrement critiqué le fait que de nombreux queers y sont exposés à la discrimination et à l'intolérance. Non seulement la pensée des gens, mais aussi la législation du pays jouent un rôle important dans ce contexte. Ainsi, il est par exemple interdit aux couples homosexuels d'adopter des enfants en Hongrie. Les contenus relatifs à LGBTQI+ ont également été supprimés du programme scolaire. Il semblerait presque que l'objectif soit d'exclure le sujet afin de pouvoir l'ignorer au mieux.

Une telle exclusion n'est pas dans l'intérêt de l'UE et la Hongrie doit donc être sanctionnée pour cela. Les sanctions en question font perdre à la Hongrie 40 milliards d'euros de soutien.

L'UE sanctionne la Hongrie

Věra Jourová prend position sur Twitter

Via Twitter, la commissaire européenne à la Justice, la libérale Věra Jourová, fait savoir qu'une lettre contenant les sanctions a déjà été envoyée à Budapest.

Il reste maintenant à voir comment la Hongrie réagira à cette lettre. La lettre indique que la Commission a des problèmes avec l'Etat de droit en Hongrie et que cela pourrait affecter drastiquement le budget de l'UE.

En fait, on ne peut pas dire que la "punition" soit arrivée sans avertissement. Entre autres, von der Leyen s'était déjà exprimée à plusieurs reprises et avait vivement critiqué les lois homophobes en Hongrie.

Les sanctions sont-elles justifiées ?

Il s'agit d'une question que de nombreuses personnes se posent. Sur le papier, la situation semble claire : récemment, une décision a été prise selon laquelle les États membres de l'UE qui ne respectent pas l'État de droit peuvent se voir retirer des moyens financiers. Seuls les gouvernements polonais et hongrois s'étaient opposés à cette décision, la considérant comme un abus de pouvoir.

Il existe toutefois de nombreuses raisons pour lesquelles l'UE ne souhaite plus verser de fonds à la Hongrie. Entre autres, l'UE critique régulièrement le fait que la justice hongroise ne soit plus indépendante et soit limitée.
De plus, la restriction des droits des minorités et les lois contre les minorités, comme la communauté LGBTQI+, suscitent régulièrement des discussions.

Von der Leyen ne cesse de critiquer la politique anti-gay en Hongrie

Von der Leyen a récemment déclaré que les lois hongroises constituaient "un prétexte pour discriminer gravement les personnes en raison de leur orientation sexuelle". Elle soutient donc elle aussi les sanctions correspondantes.

La suppression financière de ce montant élevé n'entrera toutefois pas en vigueur immédiatement. Il faudra un certain temps avant que la sanction ne prenne finalement effet.
De plus, la Hongrie a encore la possibilité de réagir à la lettre au cours des deux prochains mois. Dans ce cas, le chef de l'Etat hongrois devrait présenter une proposition sur la manière dont il souhaite modifier la situation actuelle.

Ensuite, la Commission doit examiner la proposition et éventuellement demander un nouvel avis. Ce n'est qu'ensuite qu'une sanction financière pourrait prendre effet.
Il reste maintenant à voir comment la Hongrie réagira à ces sanctions et si la politique hongroise va changer. Un regard sur le passé montre toutefois qu'il serait certainement un peu naïf d'en attendre trop. La vie queer est depuis longtemps fortement limitée en Hongrie. Ces dernières années, il n'y a pas eu de changements positifs dans ce domaine, qui pourraient par exemple être qualifiés de "jalons".

 

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