Twitter ne veut pas révéler comment il traite les messages haineux

Le fait qu'il y ait sur Internet de nombreuses personnes qui diffusent des messages et des discours de haine n'est pas nouveau. Au plus tard depuis l'invention des réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs semblent considérer Internet comme une sorte de "zone de non-droit".

Les insultes à l'encontre des queers font également (et c'est effrayant) partie du quotidien pour beaucoup. Au fil du temps, de nombreuses plates-formes ont toutefois décidé de lutter contre ce phénomène. Il existe entre autres différentes fonctions qui permettent de signaler les propos haineux, les spams et autres.

Twitter va actuellement un peu à contre-courant. En effet, bien qu'un tribunal parisien ait exigé que la plateforme présente ses actions contre les discours de haine en ligne, l'exploitant de la plateforme ne souhaite pas s'exprimer concrètement à ce sujet. De nombreuses personnes sont mécontentes des activités du service de messages courts en ce qui concerne la lutte contre les messages de haine. De nombreuses voix s'élèvent notamment au sein de la communauté pour demander plus de transparence dans ce contexte.

Twitter et la lutte contre les messages de haine

Que demande la décision de justice ?

Les exigences qui doivent être imposées par le biais de la décision de justice qui provoque actuellement le mécontentement de Twitter sont rapidement expliquées : un tribunal français a ordonné au service de messages courts de montrer comment il prévient la haine sur sa plateforme ou comment il réagit lorsque des messages haineux sont diffusés par le biais de son service.

Le jugement n'a toutefois pas été "accepté tel quel". Au lieu de cela, Twitter a décidé de faire appel. L'audience a été fixée à la mi-décembre.

Les plaignants qui demandent plus de transparence dans la lutte contre le discours haineux viennent d'horizons très divers, y compris de la communauté LGBTQI+.

Il ressort de la décision du tribunal que Twitter doit faire un travail d'information - en montrant, par le biais de documents correspondants, comment le service de messagerie entend se défendre contre les contenus racistes, homophobes, etc. En outre, le tribunal a demandé des informations sur le nombre de tweets qui ont été contestés et supprimés en France en raison de leur contenu et sur les conséquences de la publication du contenu en question pour les créateurs. Bref, il y avait (ou il y a toujours) plusieurs questions à résoudre, qui restent actuellement sans réponse plus longtemps que certains ne l'espéraient certainement.

Le retard dans les procédures est accompagné d'un message douteux

Le fait que Twitter refuse apparemment de coopérer avec le tribunal et de se conformer à ses exigences a un goût amer à bien des égards. Après tout, il ne devrait pas y avoir de problème à fournir les informations en question sur demande et dans le délai imparti de deux mois.

La réaction des associations plaignantes a donc été décevante. Beaucoup d'entre elles estiment que Twitter agit ici de manière nettement trop laxiste contre le discours haineux et qu'une arme importante dans la lutte contre l'homophobie et le racisme n'est ainsi pas utilisée.

Un nombre (probablement) élevé de cas non déclarés

Des statistiques sont régulièrement collectées sur le thème du discours haineux. Il en ressort toujours que ce sont surtout les jeunes qui sont très fortement touchés par la haine en ligne.

Ainsi, en 2019, plus de 70 ( !) pour cent des personnes âgées de 18 à 24 ans ont déclaré avoir été confrontées d'une manière ou d'une autre à des messages de haine sur Internet. Une personne sur 12 a été attaquée directement et personnellement par le biais de ces commentaires.

Les chiffres avancés dans le cadre des statistiques ne devraient toutefois donner qu'un petit aperçu de la problématique. En effet, il est fort probable que le nombre de cas non recensés en matière de discours haineux soit nettement plus élevé. De nombreuses victimes de cyberharcèlement n'osent pas demander de l'aide et ont même honte de ce qu'elles vivent. Il est donc probable que beaucoup plus de personnes soient touchées par ce type de criminalité que ce qui est visible sur le papier.

 

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